JE ME SUIS DISSOUTE LORSQUE J’AI DÉCOUVERT CETTE FIBRE ANIMÉE ET ON S’EST ÉVAPORÉ·E·S À L’INTÉRIEUR

Je me suis dissoute lorsque j’ai découvert cette fibre animée et on s’est évaporé·e·s à l’intérieur

Performance, 40 mins, 2024.

Crédit photo © Frédéric Chabot, 2024.

Ce personnage ne parle qu’avec le pronom «On», il n’est pas vraiment humain, pas vraiment tout seul, n’a pas vraiment de genre, a soif d’utopie mais est très souvent dans la contradiction, il tente beaucoup de choses mais échoue aussi énormément. C’est un peu un savant fou ou un ignorant fou, tout dépend des points de vue.

L’existence de ce personnage fait directement écho à un diagnostic, reçu il y a un an environ, confirmant chez moi la présence de sévères troubles du neuro-développement. En conséquence, les questions de neurodiversité, me tourmentent aussi bien d’un point de vue personnel que politique. Les troubles du neuro-développement sont généralement héréditaires, peuvent rester en sommeil et se déclenchent lorsque la personne subit des traumatismes.

Donc, est-ce que les personnes neurotypiques existent-elles vraiment ?

L’objectif était d’aborder le concept de neurodiversité en l’associant à celui de biodiversité, avec comme questions :
– Est-ce qu’il serait possible qu’il n’y ait que des interactions biologiques et sociales qui soient à l’avantage de toutes les parties et en toutes circonstances ?
– Comment la vie survivrait-elle ?

Ici, il faut voir mon enveloppe corporelle comme une représentation sociale, car «on» exclut la personne qui parle, «je» disparaît, je me dissous.

Je me suis dissoute lorsque j’ai découvert cette fibre animée et on s’est évaporé·e·s à l’intérieur retrace les recherches du personnage qui s’empare de « moi » lorsque je suis en résidence. Il s’en saisit grâce à une diminution progressive du sommeil, une privation graduelle de nourriture, des marches effrénées, un rythme de travail frénétique, qui amènent à un épuisement manifeste et permet d’entrer dans un autre état de conscience, une forme de transe. Cette hygiène de vie est pratiquée dans la perspective d’enlever des couches de mon faux-self (instance défensive ou adaptative, présente chez chaque individu, visant à protéger le vrai-self, position théorique d’où provient le geste spontané et l’idée personnelle).

Performance réalisée le 8 février 2024 à la Fonderie Darling, Montréal, QC.

Production : Institut Supérieur des Arts de Toulouse et la Fonderie Darling, Montréal, QC.

 

Vues de la performance Je me suis dissoute lorsque j’ai découvert cette fibre animée et on s’est évaporé·e·s à l’intérieur à la Fonderie Darling, Montréal, QC, 2024.

Crédit photos © Frédéric Chabot, 2024.